La farine est une poudre obtenue en broyant et en moulant des céréales ou d'autres produits agricoles alimentaires solides, souvent des graines. La farine issue de céréales contenant du gluten, comme le blé, est l'un des principaux éléments de l'alimentation de certains peuples du monde. D'autres peuples encore utilisent des céréales comme le maïs pour s'alimenter et faire de la farine, par exemple au Mexique. Elle est à l'origine de la fabrication des pains, des pâtes, des crêpes, des pâtisseries et de nombreux mets.
L'activité de transformation de la céréale en farine s'appelle la meunerie ou minoterie. Le meunier est le transformateur qui l'exerce. Le lieu où l'on moud le blé est le moulin.
Le grain de blé est constitué de trois parties : l'amande, le germe et l'enveloppe. Le germe est jeté ou mélangé à l'enveloppe pour constituer les gros sons et les sons fins, qui entrent dans la composition des pains au son ou complet. L'amande, cœur du grain de blé, est moulue pour obtenir la farine blanche. L'industrie de la meunerie y ajoute des additifs afin de modifier sa qualité.
Autrefois, les farines étaient vieillies avant utilisation afin qu'elles s'oxydent[1], la maturation d'une farine la rendant plus blanche naturellement.
La farine ne provient pas uniquement des céréales et des graines. On peut consommer par exemple des écorces comestibles ou des racines. Ces farines ne sont pas utilisées dans les pays du Nord ni vendues sur le marché.
Les farines sont classées selon leur teneur en matières minérales (en son) exprimée en pourcentage, après cuisson à plus de 600 °C, par rapport à la masse de départ. On calcule ce qu'on nomme le « taux de cendre ». Plus la proportion de son est importante dans la farine, plus le numéro caractéristique du type de farine est élevé, moins la farine est blanche.
Pour le blé, la classification française est la suivante :
Type | Teneur en minéraux | Dénomination courante en France |
---|---|---|
T45 | moins de 0,50 % | farine à pâtisserie ou fleur de farine |
T55 | de 0,50 % à 0,60 % | farine blanche |
T65 | de 0,62 % à 0,75 % | farine de tradition française |
T70 | de 0,75 % à 0,80 % | farine de tradition québécoise, dite Reblochonne |
T80 | de 0,75% à 0,90% | farine bise ou semi-complète |
T110 | de 1,00 % à 1,20 % | farine complète |
T150 | plus de 1,50 % | farine intégrale |
Pour le seigle, plus riche en minéraux que le blé, la classification française est la suivante :
Type | Teneur en minéraux | Dénomination courante en France |
---|---|---|
T70 | de 0,60 % à 1,00 % | farine blanche |
T85 | de 0,75 % à 1,25 % | farine bise ou semi-complète |
T130 | de 1,20 % à 1,50 % | farine complète |
T170 | plus de 1,50 % | farine intégrale |
La farine est réalisée par broyage des céréales entre des meules de pierre ou des cylindres d'acier. Aujourd'hui, quand on dit que la farine a été faite « sur pierre », cela signifie généralement que le grain a été moulu par une pierre de roulement sur une roue en pierre immobile, verticalement ou horizontalement, le grain s'écoulant entre les deux. Bon nombre de petits moulins exploitent encore ce procédé, certains à manivelle et d'autres électriques. Le frottement des meules de pierre aboutit marginalement à un effritement du matériau. La sécurité de cet aspect n'a pas été vérifiée, mais les recherches sur la dentition des squelettes médiévaux indiquent que cette forme de fraisage conduit à une usure excessive des dents. Les moulins à rouleaux en acier n'ont pas ce problème. Mais, du fait de la rapidité de leur rotation, ils chauffent excessivement la farine, détruisant au passage les vitamines sensibles.[réf. nécessaire]
La poussière de farine en suspension dans l'air est explosive, car c'est un mélange d'une fine poudre inflammable avec de l'air[2]. Dans les ateliers du Moyen Âge, les bougies, les lampes et autres sources de feu étaient interdites. Certaines explosions dévastatrices se sont produites dans les moulins à farine, comme la catastrophe du Grand Moulin à Minneapolis, en 1878[3], qui a fait dix-huit morts.
La farine peut être dégradée et prendre un goût désagréable quand elle a été partiellement consommée par certaines larves d'insectes (mite alimentaire, par exemple). Elle peut être source d'empoisonnement alimentaire, par exemple en cas de production à partir de blé moisi, dégradé par l'ergot du seigle ou par certaines bactéries. Elle peut encore être source d'intoxication grave si elle contient des traces de pesticides très toxiques, mercuriels notamment (aujourd'hui interdits, mais qui ont été source d'une épidémie d'intoxication mercurielle en Irak en 1972[4]). Ces composants toxiques peuvent également toucher l'embryon ou le fœtus[4].
La poussière de farine peut aussi provoquer des allergies respiratoires et des allergies au toucher avec les mains. [réf. souhaitée]
§
La farine de blé est le résultat de la mouture de la graine du blé tendre ou froment. La mouture a pris diverses formes depuis les premiers usages de la meule à grains.
Dans le commerce, l'appellation « farine de froment » ne désigne pas une autre catégorie de farine. Dans cet article, il est question de la farine de blé tendre, mais il existe aussi la farine de blé dur.
Les différentes variétés de farines sont caractérisées en France en fonction de leur taux de blutage qui équivaut à leur taux de cendres, c'est-à-dire le rapport de la masse de cendres restantes après calcination d'un échantillon dans un four de laboratoire à 900 °C, et la masse de cet échantillon. Le taux de cendres est une indication de la teneur de la farine en matière minérale. Plus le taux de cendres est faible plus la farine est pure et blanche, car les matières minérales sont surtout contenues dans le son. La méthode de détermination du taux de cendre est précisément prescrite par la norme NF V03-720/ISO 2171[1],[2],[3].
En France, les farines sont désignées par un « type » précédé de la lettre T, qui correspond à un taux de cendre typique de la farine en question, exprimé en pour dix mille. Par exemple l'incinération de 100 g de farine de type 55 (« T55 ») produit environ 0,55 g de cendres minérales.
Six types de farine de blé ont été homologués en France par l'arrêté du 13 juillet 1963[4],[2] :
Type | Taux de cendre | Dénomination usuelle | Utilisation |
---|---|---|---|
T45 | moins de 0,5 % | farine blanche | pâtisserie |
T55 | de 0,5 à 0,6 % | farine blanche | pain blanc |
T65 | de 0,62 à 0,75 % | farine blanche | pain de campagne, autres pains dits « tradition » |
T80 | de 0,75 à 0,9 % | farine bise | pain bis |
T110 | de 1 à 1,2 % | farine semi-complète | pain semi-complet[5] |
T130 | de 1 à 1,2 % | farine complète | pain complet |
T150 | plus de 1,4 % | farine intégrale | pain complet « intégral »[6] |
Le son est l'enveloppe du blé. C'est dans ce dernier que l'on retrouve les fibres et les minéraux, mais aussi les résidus de pesticides et autres produits utilisés pour certaines cultures du blé. Il est donc conseillé, pour l'utilisation des farines d'un type supérieur au T55, de choisir des farines issues de cultures de blé n'ayant pas été traitées avec des pesticides pour éviter la présence de résidus[réf. souhaitée].
On distingue les farines fortes, ayant un fort taux protéique (gluten) donnant son élasticité au pain, et les farines dites faibles, ayant un moindre taux protéique (inférieur à 10 %), utilisées en pâtisserie ou pour faire des préparations nécessitant un faible mixage (taux protéique) ou en biscotterie. La richesse en protéines est proportionnelle à celle du grain ayant servi à faire la farine. Pour augmenter la richesse en protéines, on peut ajouter du gluten ou bien utiliser une proportion de blés dit « de force » riches en protéines. Le mixographe permet de déterminer la nature de la farine ainsi que la quantité d'eau que nécessite la farine pour s'hydrater[réf. souhaitée].
Voici, à titre d’exemple, la composition chimique d’une farine de type 55 :
Amidon | 65 à 70 % | Glucides complexes |
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Eau | 16 % | |
Gluten | 9 à 12 % | Protides |
Sucre | 1 à 2 % | Glucides simples |
Matières grasses | 1,3 à 1,5 % | Lipides |
Matières minérales | 0,5 à 0,6 % | |
son | traces | |
Vitamines B, PP, E |
Le blé, réduit en farine ou non, est probablement l'ingrédient alimentaire le plus consommé dans le monde[réf. nécessaire]. La farine de blé constitue la matière première agricole de plusieurs secteurs de l'industrie agroalimentaire : boulangerie (artisanale et industrielle), amidonnerie/glucoserie de blé, biscotterie, pâtisserie, biscuiterie. Le pain composé essentiellement de farine de blé, d'eau, de sel, et de levure ou de levain est probablement le premier aliment consommé dans le monde[réf. nécessaire].
La farine de blé contient essentiellement de l'amidon et des protéines, certaines solubles (albumines, globulines), d'autres insolubles (prolamines, gliadines et gluténines), les protéines insolubles constituant le gluten. La dermatite herpétiforme peut également être liée à la consommation de gluten.
Les protéines du blé sont relativement pauvres en lysine, ce qui en fait leur acide aminé limitant. La farine contient très peu de matières grasses, celles-ci étant concentrées dans le germe, écarté lors de la mouture. La farine est relativement pauvre en vitamines (pas de vitamine A, de vitamine C, de vitamine B12)[7], mais assez riche en minéraux, leur taux dépendant du taux d'extraction. On constate cependant que la biodisponibilité de ces minéraux varie en fonction de la teneur en son, lui-même riche en acide phytique[8].
Il existe des facteurs anti-nutritionnels endogènes dans le blé[9], présents aussi en partie dans la farine: facteurs anti-trypsiques, inhibiteurs de l'alpha-amylase, lectines ou agglutinines (dans le germe et dans le gluten), pentosanes et acide phytique (plutôt présents dans le son). La plupart de ces substances sont éliminées par la mouture, par trempage, traitement thermique ou fermentation.
Masse de 1 000 graines | Taille des graines |
---|---|
24 à 34 g | petites |
35 à 45 g | moyennes |
46 à 56 g | grosses |
Le rendement en farine sera meilleur avec de grosses graines car il y a proportionnellement moins d'enveloppe sur la graine.
Compacité | Densité | Apparence | Force boulangère | Taux en protéines |
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Forte | environ 1,38 | translucide, vitreux | bonne | fort |
Faible | environ 1,32 | opaque, farineux | faible | faible |
(l'expression Densité ne correspond pas ici à la densité de la farine qui est variable et généralement donnée à 0,55)
Le mitadinage est une anomalie qui se produit lors de la maturation du blé dur, et conduit à la formation de zones opaques et farineuses, altérant les qualités de la farine. On dit que le grain est mitadiné.
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